Pour aller plus loin : préserver le patrimoine, dynamiser le goût
Si les races comme la Montbéliarde, la Simmental, la Saanen ou l’Alpine dominent, le regain d’intérêt pour les alternatives rustiques (Limousine laitière, chèvre des Pyrénées, Poitevine) traduit une volonté de différencier l’offre et de préserver un patrimoine génétique précieux. Les exploitations qui font ce choix obtiennent certes des volumes plus modestes, mais garantissent une typicité plus marquée, un meilleur ancrage local et souvent une meilleure acceptabilité par les consommateurs en quête de sens et de goût.
Face à la standardisation des laits et aux défis du changement climatique – qui modifie la disponibilité des ressources fourragères – les éleveurs du Périgord oscillent entre modernité et tradition. Le renouveau de certaines races oubliées, les expérimentations autour de mélanges de laits (vache-chèvre) ou d’utilisation de pâturages multi-espèces ouvrent d’ailleurs la voie à une nouvelle génération de fromagers, attentifs à la fois à la biodiversité, à la qualité du lait et à l’empreinte territoriale de leur production.
Le terroir laitier du Périgord, c’est donc un subtil équilibre entre respect des races adaptées au territoire, pratiques paysannes, créativité fromagère et engagement pour la sauvegarde des patrimoines vivants. Goûter un fromage fermier ici, c’est choisir bien plus qu’un aliment : c’est partager la diversité, la saison et l’histoire d’un troupeau local sur sa terre.